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Remarques sur les notes de lecture de René Franck

mercredi 4 décembre 2013, par Maurice Faivre

"Un village de harkis" avait pour but de faire connaître aux 2ème et 3ème génération de rapatriés le passé de leurs parents et grands-parents. Je ne parle évidemment que d’une SAS, celle de Takitount. Dans mon prochain livre :"des soldats sacrifiés", j’élargis le problème à l’ensemble des combattants musulmans de toute l’Algérie. J’y évoque les quartiers de pacification créés par Challe, où l’officier SAS avait un rôle beaucoup plus opérationnel. Il y en eut une centaine, dont celui du capitaine Oudinot, dont je cite dans mon premier livre le serment prêté par les harkis et moghaznis des Beni Douala (p. 125). Certains maghzens avaient constitué des commandos, comme celui d’Arris, de Géryville ou d’Harraza (voir articles du colonel Gélinet et du général Crémière dans le Casoar sur Harraza).

Mon jugement négatif sur la SAS de Tizi n’Bechar-Takitount s’explique par plusieurs raisons :

  1. je considérais comme de ma responsabilité de m’occuper des villages où mes dragons étaient implantés : Beni Dracène, Berbès, Mechta Guergour puis Ouled Aied. Des dragons y faisaient la classe et tenaient l’infirmerie. J’avais fait venir mon épouse qui après un stage EMSI visitait les familles.
  2. aucune Délégation spéciale n’avait été constituées dans la commune de Oued Berd, c’est l’officier SAS qui faisait fonction de maire. Cela me paraissait une erreur.
  3. j’ai retrouvé dans le registre n/4 de la gendarmerie de Kerrata le jugement suivant ‡ la date du 20 janvier 1961 : "A Tizi n’Bechar le lieutenant D. n’a qu’une action très relative et paraît mal vu des autorités militaires. Son Antenne d’Oued Berd est par contre très active. Elle est commandée par un Sergent para qui s’emploie énergiquement".
  4. Je ne voudrais pas que mon jugement négatif sur un officier rejaillisse sur l’ensemble des SAS. Je connais de nombreux officiers (Oudinot, Bichon, Paillard, de Dinechin, Charrié-Marsaine, Bonavita… etc.) qui ont eu une action politique et militaire remarquable. A mon avis, il ne faut pas en guerre subversive séparer les deux aspects. L’unité du commandement est primordiale, et le prestige de l’uniforme jouait sur les populations. C’est ce que n’ont pas voulu admettre les Conseillers civils du Chef de l’État qui ont civilisé les SAS. J’y reviendrai dans un article pour votre revue.