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Rapport de mission en Corse

mardi 16 avril 2013, par Maurice Faivre

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Dans les années 1950, les réflexions sur le combat en ambiance nucléaire conduisent à étudier les besoins en renseignement du corps de bataille. Un an après l’exercice Javelot II (septembre 1954), qui a pour but d’expérimenter une Brigade légère blindée, la 7ème DMR met en oeuvre lors des manoeuvres Eclair de septembre 1955 des commandos de six hommes disposant d’un Unimog et d’un émetteur C9, destinés à la recherche du renseignement tactique dans une zone de 5 à 20 km des contacts, et envisage des reconnaissances d’officiers jusqu’à 30 km de profondeur.

La recherche sur les arrières immédiats de l’ennemi est recommandée à la réunion des spécialistes du renseignement en octobre 1957, où les patrouilles profondes américaines (LRRP) sont citées en exemple.
Plus réaliste, le colonel Degas chef du 2ème Bureau de Baden, envoie à Corte en 1959 une mission de 5 officiers de renseignement, en vue d’étudier les conditions de vie en zone d’insécurité. Le rapport du chef de mission (lieutenant Faivre) fait état de l’expérience recueillie en Indochine par le GCMA et en Algérie par le 11ème Choc, en particulier en matière de cache enterrée, de camouflage des liaisons, et des relations à l’intérieur d’une équipe isolée. Malheureusement ce rapport n’a pas été retrouvé dans les archives du CCFFA, très incomplètes.
C’est en partant de ces conclusions que la 7ème compagnie commando (capitaines Fraisse et Cunty) est mise sur pied par l’EMAT/2 à Langenargen en avril 1960. Compagnie expérimentale de renseignement à longue distance, elle dépend pour emploi et instruction du général CCFFA. Ses personnels sont brevetés parachutistes par les Allemands à Schongau.

Mises au point par la 7ème Compagnie, les procédures de vie sur les arrières et de codage des messages (type Nogard), sont recueillies par le 13ème RDP. Retour d’Algérie, le 13° RDP est transformé par décision du 1er juillet 1963 du général CEMAT Le Pulloch, en régiment de recherche à participation interarmes. La 7° Compagnie commando, stationnée à Langenargen, lui est incorporée.

L’armée de terre suit de près la formation du régiment. En 1965, un dossier de l’EMAT/2 sur le rôle du CA et de la Division précise la mission d’un escadron de recherche adapté au Corps d’armée, et ses délais de mise en oeuvre. L’utilisation des ondes ionosphériques à une distance de 4 à 500 km est confirmée.

En 1968 enfin, la Commission consultative permanente sur le renseignement en campagne, précise les conditions de mise en oeuvre du régiment au complet, au niveau du Théâtre d’opération. Le TTA 187 définit désormais la doctrine d’emploi du régiment, au moment où les accords Ailleret -Lemnitzer envisagent l’engagement - non-automatique - du 2ème Corps d’armée, initialement réservé, au profit de la défense de l’avant adoptée par l’OTAN.
C’est l’EMA qui met en oeuvre le régiment, en attendant qu’en 1972 la 1ère Armée soit créée. Le 13ème RDP est alors mis pour emploi à la disposition de l’Armée, qui en vertu des accords Valentin-Ferber de 1975, devient la première réserve du Théâtre Centre-Europe. Un Memento d’emploi du 13ème RDP est établi par la 1ère Armée en 1983.

C’est dans ce cadre que désormais vont être négociées les conditions de mise en oeuvre, de coopération et de liaison du régiment avec Centre-Europe.

Ainsi est-on passé du renseignement tactique au renseignement stratégique, et du commando de recherche divisionnaire au régiment de recherche à la disposition de l’Armée. Les évolutions ultérieures découlent de cette constatation.

Rédacteur du rapport fondateur de 1959, le colonel Faivre prendra le commandement du régiment de 1973 à 1975. Il obtiendra la mise au point du décodage des messages par ordinateur Mitra 15 , la transmission par émissions brèves et les conditions de vie en cache (par le psychiatre Crock).

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